Augustin Kabuya, Secrétaire général de l’Udps, s’est fait recevoir au journal télévisé de la RTNC pour s’exprimer pour la toute première fois sur les actes inciviques auxquels se livrent, depuis plus de six mois, ses militaires à Lubumbashi et à Kasumbalesa dans le Haut-Katanga. Tout en dénonçant ces actes anti-patriotiques et appelant à des sanctions exemplaires contre leurs auteurs, le chef de l’administration du parti présidentiel a, cependant, tenté de dégager la responsabilité de son parti.
Le SG Kabuya a, en effet, déclaré que Isaac Tshiswaka Tshilombo, connu notoirement comme étant aux commandes de ce parti, particulièrement à Kasumbalesa et dans le site dit Bilanga, n’a aucune responsabilité dans l’Udps qu’il ne peut donc pas engager. En sorte que le parti présidentiel dégage toute responsabilité des actes posés depuis six mois par le concerné et tous les militants à sa solde.
Augustin Kabuya rattrapé par les faits
À Kinshasa comme dans le Haut-Katanga, ces déclarations de Kabuya ont provoqué des sentiments où se mélangent étonnement, rire et même un brin de révolte face à la montagne d’évidences sur les identités des inciviques qui sèment la désolation à Kasumbalesa avec le nom et les emblèmes de l’Udps. Étonnement de voir que c’est seulement maintenant que le parti présidentiel se sent en devoir de réagir, même pour botter en touche, après toutes les exactions dont l’Udps se rend coupable au vu et au su de tout le monde.
C’est, en effet, depuis au moins six mois qu’aussi bien les médias, les autorités provinciales du Haut-Katanga et urbaines de Kasumbalesa, que les opérateurs économiques dénoncent ces pratiques en nommant clairement leurs auteurs qui se présentent comme appartenant à l’Udps sans que la hiérarchie de ce parti ne pipe mot. Dans la province cuprifère, en effet, l’Udps affiche ouvertement son hostilité contre les autorités tant politiques qu’administratives et même policières, militaires et des services spécialisés. Sous prétexte que celles-ci seraient toutes tribalistes, ces militants du parti présidentiel en sont ainsi arrivés à installer une atmosphère de tension permanente dans cette province où l’on craint une implosion intercommunautaire à tout moment.
Le tribalisme pour couvrir la prédation
Jouant sur la corde tribale tout en brandissant ostentatoirement le spectre de la violence pour tenir l’autorité et tous les observateurs en respect, ces militants de l’Udps tiennent régulièrement des meetings au cours desquels ils se réclament « gardiens du temple » pour aider à l’accomplissement de la mission de Félix Tshisekedi. Et ces meetings sont tenus par le nommé Tshiswaka que Kabuya a tenté de renier alors que le concerné est notoirement connu sur la place de Kasumbalesa et de Lubumbashi, jusqu’aux services spécialisés qui l’ont déjà fiché.
Mais en fait de « gardiens du temple », ces militants s’avèrent aujourd’hui être une sorte de milice qui s’est greffée aux rouages de l’État pour pomper ses avoirs. C’est à cela que se livrent ces militants de l’Udps à la frontière de Kasumbalesa où ils ont installé une permanence dénommée « base Bilanga ». et c’est d’ici qu’est partie cette pratique de l’Udps de faire cesser toute vie pendant qu’elle fait hisser son drapeau, comme pour faire savoir à ceux qui douteraient encore que c’est cette « base Bilanga » qui incarne désormais l’État dans cette partie du pays.
Même si la fraude douanière à « Bilanga » ne date pas d’aujourd’hui, personne ne se souvient de l’implication aussi flagrante, par le passé, d’un parti politique dans ces pratiques qui participent au coulage des recettes de l’État. La FEC/Haut-Katanga a, à plusieurs reprises, eu a le dénoncer dans des communiqués à travers les médias et auprès de l’autorité provinciale, mais sans succès. Certains opérateurs économiques ont même été intimidés pour ces dénonciations.
A qui profite la prédation de l’Udps-Bilanga ?
En son temps, feu Mgr Gérard Mulumba avait également tenté de raisonner ces inciviques, mais sans résultat non plus. Et à chacun de ses séjours dans la capitale de la province cuprifère, le VPM en charge de l’intérieur et sécurité, Gilbert Kankonde, a toujours été informé de cette situation, surtout que la frontière nationale de Kasumbalesa relève du pouvoir central. A toutes ces occasions, le VPM est toujours retournés à Kinshasa, laissant ce scandale en l’état.
À toutes ces initiatives locales et nationales, et malgré le battage médiatique sur le sujet, rien n’a jamais changé. Au contraire, l’Udps/base Bilanga, sous le leadership notoirement connu du sieur Tshiswaka, se réclame ouvertement du pouvoir et affirme haut et fort que c’est leur tour… Les documents sonores et audiovisuels existent pour l’attester, n’en déplaise à Augustin Kabuya et la stratégie de dénégation qui est un trait d’identité de l’Udps depuis des lustres. Et dans tous les cas, ce n’est pas en rejetant la responsabilité à l’autorité publique que l’Udps y coupera.
Et pour cause, à Kinshasa déjà, des militants de l’Udps avaient occupé, pendant plus de trois mois, les installations de la maison communale de Ngaliema située en face des résidence et bureaux du chef de l’Etat à la cité de l’Union africaine. Malgré les promesses du même Augustin Kabuya de les faire déguerpir, ces militants avaient libéré la maison communale à l’expiration de la suspension qui frappait le bourgmestre, membre de l’Udps.
Jonas Eugène Kota